le 11 janvier 2019

20 hectares de terres agricoles menacés à Noiseau

Un projet porté par Grand Paris Sud Est Avenir (GPSEA) et le maire de Noiseau pour aménager l’ancien site de France Télécom aurait pour conséquence la disparition de 20 hectares de terres agricoles les deux côtés de la route de La Queue-en-Brie.

Le projet était présenté le 4 décembre 2018 lors d’une réunion publique à la mairie de Noiseau. Le territoire GPSEA propose la création d’une "Zone d’Aménagement Concertée (ZAC)" composé de nouveaux logements, de bâtiments pour des entreprises -y compris dans la filière agro-alimentaire-, un dépôt de bus et un terrain de sport. L’étendue du projet dépasse largement la superficie de l’ancien site de France Télécom.

La plaquette de présentation du projet parle d’un « agro-quartier » et le GPSEA envisage l’installation même d’une entreprise de transformation de produits biologiques à destination des cuisines collectives. Quelle triste ironie !  Le GPSEA n'a pas trouvé de meilleure façon de promouvoir l'agriculture biologique et locale qu'en construisant sur les terres agricoles qui nourrissent déjà les villes de la banlieue parisienne.

Le paysage à cet endroit mérite d’être protégé : depuis la route nous avons une vue magnifique à la fois sur la vallée du Morbras et sur la forêt de Notre-Dame. En été, traversant ces champs de blé resplendissants, nous nous sentons pleinement à la campagne et pourtant le centre de Paris n’est pas loin. C’est un des rares exemples de milieu agricole encore significatif et intact dans le Val-de-Marne.

Le Schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) a identifié à la limite de l’agglomération de Noiseau un « front urbain d’intérêt régional ». Cela signifie qu’il ne doit pas y avoir de construction au-delà de cette ligne. La loi stipule que tous les documents d’urbanisme du GPSEA et de la commune de Noiseau doivent être « compatibles » avec le SDRIF. L’accaparement de terres agricoles proposé dans le cadre du projet d’agro-quartier ainsi que la disparition de ce front urbain d’intérêt régional rendraient impossible l’atteinte des objectifs du SDRIF.

CEDRE appelle donc le GPSEA et le Maire de Noiseau, M. Yvan Femel, à réviser ce projet et à limiter l’aménagement à l'emprise du site de France Télécom,  espace déjà urbanisé. Seule la réduction de la superficie du projet pourra sauvegarder notre paysage et nos précieuses terres agricoles.

L’ancien centre des PTT à Noiseau vu du ciel. Il a été mis en service en 1931.

Crédit photo : Géoportail

La route de La Queue-en-Brie (RD 136) avec une vue sur la vallée du Morbras (à gauche) et sur la forêt de Notre-Dame. Au milieu : l’ancien site de France Telecom avec son antenne.  Crédit photo : Google Maps.